Spartacus, par saurin
1- Un opprimé défenseur des opprimés
1-1 Un esclave
Comme Messala le lui rappelle en l’apostrophant au vers 28, Spartacus est « esclave des Romains ». Ce dernier reprend le mot sur un ton indigné comme le montre l’exclamation et résume ensuite sa vie de captivité depuis le « berceau » jusqu’à ce jour. Même s’il refuse ce qualificatif, comme le montre l’antithèse aux vers 55 et 56 :
« Autrefois son esclave,
« Aujourd’hui son vainqueur », il s’en sert pour se désigner et ne cesse de faire référence à sa condition d’esclave tout au long du texte : « esclave » (5, 29, 55, 67), « chaînes » (31), « fers » (46; 63), « captivité » (36).
1-2 Un réquisitoire contre Rome
Son histoire n’a pu lui inspirer que de la haine pour Rome qu’il blâme en utilisant des termes aussi péjoratifs que « brigand » (38), « barbare(s) » (18, 71) ou « vil amas » (60) ; mais aussi l’ironie : « Rome, voilà quels sont tes dignes fondateurs !... » (62) et la correction : « l’âme d’un barbare...ou plutôt d’un Romain » (18). D’ailleurs, la critique des fondateurs de Rome est exagérée puisque les Sabines sont restées de leur plein gré avec les Romains qui leur avaient accordé des droits dont elles ne disposaient pas dans leur nation. Il reproche aux Romains d’être cruels (« cruauté », 20, « cruels », 23, « barbare(s) », « brigand », « sans pitié », 4, « fureur(s) », 32, 42, « inhumaines », 32) ; tyranniques (« tyrans », 44 , « opprimée », 68) ; injustes (« injustice », 63) ; voleurs (« brigands », « ravisseurs », 61 qui fait écho à « ravi » employé au vers 30) . Tout cela pour satisfaire leur « orgueil » (6), défaut qu’il souligne en utilisant plusieurs termes de son champ associatif (« ambition », 34, « superbe race », 43, « insolente audace », 44, « se vante »