La vérité sur Sparte

Résumé

Sparte a toujours nourri de nombreux fantasmes. Qu’ils aient inspiré au cours des siècles les lumières, l’idéologie nazie, les Juifs, les Vénitiens, Xénophon et l’intégralité de la Grèce antique est une chose, cependant il faut savoir faire la différence entre mythe et réalité.

Tout d’abord, l’hypothèse que la Sparte que nous connaissons soit l’aboutissement d’une évolution de coutumes populaires des habitants primitifs de la Laconie a été récemment abandonnée, les fouilles archéologiques nous ayant démontré qu’elle résultait probablement d’une invasion Dorienne qui a réduit les autochtones à l’état d’hilotes.

La ville de Sparte elle-même est le produit de la fusion autour d’un sanctuaire de quatre bourgs auxquels s’y ajouta un cinquième. Sparte avait un système politique mis en place par le mythique Lycurgue, constitué de deux rois qui régnaient de concert, de la gérousie, des éphores et de l’ekklesia.

Sa population se sépare en 3 classes sociales, les Homoïoï, les « égaux », qui jouissent de droits civiques, les Périèques, qui n’ont pas de droits et servent dans l’armées, et les Hilotes, qui étaient dix fois plus nombreux que les Homoïoï à qui ils servaient d’esclaves. Cette classe, dangereuse parce que nombreuse, s’est soulevée à plusieurs reprises, et c’est peut-être la raison qui a poussé Sparte a devenir un Etat militaire.

Le fantasme Spartiate a d’abord été établi par les Athéniens lors de la guerre du Péloponnèse, car nombreux étaient ceux à qui le régime démocratique d’Athènes ne convenait pas, et qui vouaient une grande admiration aux victoires Spartiates et à leurs respect des lois. Xénophon, qui avait été exilé, séjourna de nombreuses années en territoire lacédémonien et admirait l’éducation militaire spartiate.

Sparte, du point de vue de l’intelligentsia grecque, restera le stéréotype de la cité modèle jusqu’à l’époque romaine. Afin de mettre au monde de robustes combattants, les femmes recevaient