Nous ne pouvons être indifférents à la superstition car cela peut correspondre à ce que nous sommes, à la condition humaine qui est la nôtre. La superstition se définit comme une croyance au présage, une croyance en l’existence de signes qui permettent de prédire l’avenir heureux ou malheureux. Et, elle se caractérise par son irrationalité parce qu’elle a recours à des procédés magiques. Dans ce texte : « Si les hommes avaient le pouvoir d’organiser….ils ne seraient pas en proie à la superstition…… », le philosophe hollandais : Baruch Spinoza (1632-1677) se livre à une étude complète de la superstition. L’objet de ce texte consiste à dénoncer cette superstition au nom de la raison. Et, sa thèse consiste à soutenir que les hommes deviendraient superstitieux face à un avenir incertain. Pourquoi les hommes sont-ils superstitieux ? telle est la question que Spinoza pose. Et pour y répondre, le philosophe analyse de manière objective mais néanmoins critique les sources, l’impuissance des hommes face à la réalité, la fonction et les conséquences de la superstition. Ainsi, des lignes 1 à 6, il commence par retracer la génèse de la superstition en analysant les causes qui déclenchent le recours à la superstition (I). Puis, des lignes 7 à 14, le philosophe décrit le comportement de l’homme superstitieux (II). Et, enfin, des lignes 14 à la fin, Spinoza dégage les conséquences de la superstition en insistant sur son caractère insensé (III).

Dans une première partie, des lignes 1 à 6, Spinoza retrace la génèse de la superstition. Le philosophe va donner les raisons de la superstition en partant d’un raisonnement hypothétique. Ainsi, il imagine les conditions où l’homme n’aurait pas recours à la superstition pour mieux mettre en évidence les raisons pour lesquelles il y aurait recours. Et, il fait une double supposition. Première supposition : les hommes ne seraient pas en proie à la superstition : « si les hommes avaient le pouvoir d’organiser