Sponde
INTRODUCTION
Le thème de l’amour est très présent dans la littérature du XVIe siècle. En poésie, il mobilise le sonnet. La forme poétique est dominante dans l’œuvre de sponde. Elle véhicule une conception de l’amour qui par de nombreux aspects continue la tradition lyrique et donne du poète l’image d’un sujet amoureux problématique.
I. Les fondements thématiques :
Comme le laisse entendre le titre du recueil spondien, le terme « amour » a de nombreuses occurrences dans les Sonnets. Celles-ci sont structurées par une double antithèse : la dialectique de l’inconstance et de la constance et l’opposition de la matière et de l’esprit.
Les occurrences développent les idées suivantes :
– Avant de se dire sentiment personnel, l’amour est perçu comme instance hiérarchique, détachée du poète. La passion tient des hauts lieux. Elle s’apparente à une grâce divine.
– Elle est également colorée de teintes pessimistes (sonnet XIX).
– L’expression de l’amour se veut souvent solidaire de l’image d’un univers en perpétuel changement (sonnet XXIII)
– L’amour est dans de nombreuses occurrences un sentiment personnalisé. Chez le poète, sa définition passe par l’évocation de l’amour des autres. L’allusion à la versatilité des passions ne tient pas lieu de considérations générales : elle entend, plutôt, faire valoir le sentiment personnel et le Je amoureux sur tous les autres.
– L’amour se donne à lire dans son acception la plus archaïque, celle qui assimile la passion à un état de possession et le passionné à une victime du sort que lui ont jeté les dieux, en allumant dans son cœur le brasier de l’amour. (Sonnet XXIV)
– L’amour est aussi de terre, et comme toute matière, mobile perpetuum (Sonnet III)
– Etant donné ces propriétés, il ne peut prétendre à la perfection. (Sonnet IX)
– L’allégorisation de l’Amour n’est pas ici gratuite. : l’Amour doit son statut singulier au statut non moins insolite du poète qui « aime