Star wars
(Editorial de La Vie, (hebdomadaire chrétien d’actualité) n°3116, semaine du 19 mai 2005)
1-Le côté obscur de la force est apparu sur nos écrans, il y a vingt-huit ans. La Guerre des étoiles, à la manière d’un western galactique, osait faire du combat entre le bien et le mal le cœur d’une saga unique. Six épisodes plus tard, cette série triomphe à Cannes, haut lieu de la cinéphilie mondiale, elle qui n’incarna longtemps, aux yeux des critiques, qu’un pur produit de la machine hollywoodienne. Un pauvre opium du peuple. Pourtant, sous la forme de la parabole, George Lucas, son auteur, aura renoué avec cette grande tradition du cinéma américain pour qui réfléchir et se divertir ne doivent jamais être des options opposées.
2-La guerre du Vietnam fait rage et Richard Nixon est président des États-Unis, lorsque Lucas met en route son scénario. Ce passionné d’histoire s’inquiète des dérives de l’empire américain en Extrême-Orient et du climat délétère qui en résulte dans le pays. Il s’agit pour lui de décrire comment une démocratie devient une dictature. Arrogante à l’extérieur, hésitante à l’intérieur. La liberté n’y est plus une vertu mais un vice. Alors, l’heure sonne pour ceux qui dans l’ombre attendent d’assouvir leur soif de pouvoir. Le réalisateur est obsédé par la défaite de la république dans la Rome antique et par la France de 1789, qui se livre à la tyrannie. Ennemi de la liberté de conscience, l’ordre règne dans l’empire. Trois décennies après le lancement de ce «space opéra», le «grand ingénieur» du septième art fait un parallèle inquiétant avec la seconde guerre d’Irak et les terribles dérapages cautionnés par la puissance américaine, n’hésitant pas à déclarer : «L’empire gagne du terrain ! »
3-La vision messianique est au centre de la saga. Signe des temps : la Guerre des étoiles partage ce trait commun avec le Seigneur des anneaux. L’espoir demeure en la venue d’un humble