story of my life
Dès que nous avons su que TNT allait quitter Cologne pour Bierset, nous avons organisé des réunions avec les riverains, qui ont parfois rassemblé des centaines de personnes. Nous avons mis en évidence d’abord l’emploi, mais pas à n’importe quelles conditions : ni pour les travailleurs, ni pour les gens qui vivent près de l’aéroport, qui sont aussi souvent des affiliés !
Au début, il y a eu énormément de recours en justice. Les riverains ont reçu des dédommagements par rapport à leurs habitations, des aides pour l’isolation ou des indemnisations s’ils partaient. La Région wallonne a racheté beaucoup de logements.
On a dit aussi qu’on allait pousser TNT à faire des investissements pour des avions moins bruyants, c’est notre intérêt et aussi le leur… mais un avion reste un avion.
José Verdin : En fait il y a eu une contradiction importante des politiques publiques dans l’aménagement du territoire. Car l’aéroport est là depuis longtemps, et on sait qu’au niveau européen, les aéroports ont un succès croissant. Or on a continué à accorder des permis de bâtir jusqu’il y a peu de temps, sous pression de riverains propriétaires qui exigeaient de pouvoir user librement de leurs biens. Les communes avoisinantes n’ont pas eu le courage ou la volonté financière pour dissuader ceux qui voulaient s’installer tout près. Parmi les logements qui ont été détruits, il y en avait des très récents !
Vous dites : oui aux emplois, mais pas à n’importe quel prix. Mais quand on prend l’ensemble des aides publiques — investissements directs mais aussi dédommagements aux riverains — ne peut-on pas dire que cela revient cher l’emploi ?
Thierry Grignard : C’est un argument qu’on entend souvent, mais il faut comparer les avantages et les inconvénients. C’est vrai, c’est du travail de nuit, entre minuit et quatre heures du matin, parfois du travail à temps partiel, et nous avons aussi dû nous battre pour améliorer les conditions de