Stress au travail augmente le risque d'infractus
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Sur les 120.000 infarctus environ qui surviennent chaque année en France, près de 4000 seraient imputables au stress au travail. Pour la première fois, une étude de grande ampleur confirme que des conditions de travail éprouvantes pour les nerfs augmentent le risque de crise cardiaque. «On soupçonnait ce lien depuis longtemps, mais il restait controversé, faute de données scientifiques recueillies sur des populations suffisamment larges», indique Marcel Goldberg, chercheur à l'Inserm. L'étude publiée vendredi dans The Lancet rassemble des informations collectées auprès de 200.000 personnes dans sept pays européens. En France, ce sont des agents d'EDF (monteurs de ligne, agents de centrales thermiques et nucléaires, chercheurs, secrétaires ou commerciaux) qui ont été suivis pendant plus de vingt ans. Des employés d'hôpitaux et de municipalités finlandais, des fonctionnaires anglais, des artisans et employés allemands ont aussi été sondés. Quel que soit le type de travail, manuel ou intellectuel, l'environnement professionnel, le pays, l'âge ou le sexe, le résultat est le même. Les individus exposés au stress ont un risque plus élevé de 23% de faire une crise cardiaque.
Il n'est pas aisé de mesurer le stress au travail de façon objective. Les chercheurs l'ont défini comme une combinaison entre des contraintes fortes et une autonomie réduite pour y faire face. Ainsi, les salariés qui ont une surcharge de travail ou des cadences élevées, mais aucune liberté pour s'adapter, sont en situation de tension professionnelle. «Le travail à la chaîne est la meilleure illustration d'une configuration très stressante», commente Marcel Goldberg. A contrario, avoir de lourdes responsabilités n'est pas un facteur de stress, pour peu que le professionnel ait des marges de manœuvre. Le soutien social par la hiérarchie ou les collègues exerce un effet