Stupeur et tremblements
Jusqu’en 1947, le protocole japonais imposait, en présence de l’empereur, de s’adresser à lui avec Stupeur et tremblements pour marquer sa révérence
Dans le roman Stupeur et Tremblements, Amélie Nothomb raconte, avec 8 ans de recul, l’histoire de sa tentative d’intégration ratée, en 1990, d’une grande entreprise japonaise. Tirée d’une expérience vraie, cette autofiction appartenant au postmodernisme est une critique sociale du Japon, son pays d’enfance, mais aussi un aperçu de son cheminement en tant qu’auteur. Dans ce Japon encore marqué par la guerre et les valeurs d’antan, elle devra s’adapter et essayer de « survivre » à ce monde hostile non seulement pour les femmes, mais tous ceux qui sortent du moule social. À l’aide du personnage d’Amélie-San et de la personnalité d’Amélie Nothomb, nous étudierons ce cheminement vers l’auteure qu’elle deviendra grâce à cette expérience.
(Développement 1)
Tout d’abord, la première étape du cheminement vers l’auteure qu’on connaît aujourd’hui est le personnage-narrateur crée par Amélie Nothomb, Amélie-San. Cette femme dans la vingtaine part non seulement pour refaire des liens avec son Japon d’enfance mais aussi pour trouver sa propre identité. Celle-ci devra faire face à plusieurs obstacles dans sa quête et un de ceux-ci est sa supérieure Fubuki. Elle incarne à la fois le Japon idéalisé par sa beauté et la femme japonaise par sa perfection. L’auteure utilise le procédé de symbolisation du nom. En effet, son nom signifie « forêt », la forêt où Amélie pensait se réfugier pour fuir les tortures de l’entreprise mais aussi la forêt des mots vers lesquels les sévices de Fubuki la repoussent, car elle se repliera de plus en plus sur elle-même. La tentative de destruction de l’identité d’Amélie-San par Fubuki et les autres cadres de l’entreprise l’amèneront à se servir d’un certain codage comme dans le récit postmodernerne pour faire une critique socioculturelle. À l’aide de personnages emblématiques