Stupeurs et tremblement
Amélie, originaire de Belgique qui a vécu sa petite enfance au Japon, a toujours admiré le raffinement et l’art de vivre du pays. À l’âge adulte, elle y retourne pour un contrat d’interprète au sein de la prestigieuse compagnie Yumimoto, afin d’y travailler et d’y vivre comme une vraie Japonaise.
La jeune femme se heurte à un système rigide auquel elle a du mal à s’adapter et enchaîne gaffe sur gaffe. Sous les ordres de la belle Mademoiselle Fubuki Mori, elle-même sous les ordres de Monsieur Saito qui lui est sous les ordres de Monsieur Omochi aux ordres de Monsieur Haneda, la jeune « Amélie-san » est aux ordres de tout le monde.
C’est l’histoire d’une déchéance cruelle et injuste : elle descend les échelons de la hiérarchie de la société jusqu’au poste de « dame pipi ». Elle refuse néanmoins de démissionner pour garder son honneur (notion fondamentale de la culture japonaise).
Commentaires
Ce roman expose le système japonais du monde du travail, qui consiste à réclamer la perfection des employés, mais également à mettre à l’écart et frapper d’ostracisme, sans toutefois les licencier, les éléments déviants. Un exemple (sans la maltraitance subie par Amélie) est le madogiwa « coin de fenêtre », employé plus tout jeune jugé inutile qu’on affecte à un bureau isolé, idéalement près d’une fenêtre, et à qui on ne confie plus aucune tâche jusqu’à ce qu’il démissionne ou prenne sa retraite. Proche finalement peut-être du « placard » français[réf. nécessaire]. C’est sur le rapport rendu difficile par la profonde différence de mentalité entre Occidentaux et Japonais que l’auteur travaille. Beaucoup reprochent à l’auteur d’avoir dressé là un tableau sans complaisance du Japon et des Japonais, oubliant au passage que ce qui est dépeint dans cet ouvrage n’est qu’un cas particulier et fantasmé1. Explication du titre : le roman précise que le protocole impose, en présence de l’Empereur, considéré jusqu’en 1947 comme un dieu vivant, de manifester