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Suis-je ce que j'ai conscience d'être?

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Suis-je ce que j'ai conscience d'être?

Comme dans le cas du Dr. Jekyll et de M. Hyde, il apparaît que des fois ce que je suis échappe à ma conscience. Peut-on définir l'être de l'homme parce qu'il a conscience d'être? Jusqu'où la conscience peut-elle me renseigner sur moi-même? Peut-on se connaître soi-même comme on connaît un objet posé devant soi? On va examiner en quoi je suis ce que j'ai conscience d'être, et aussi ce qui dans mon être échappe à ma conscience, pour montrer que je suis ce que je me fais.

I En quoi suis-je ce que j'ai conscience d'être.
Ma conscience, c'est ce par quoi je suis immédiatement en rapport avec moi-même. Qu'est-ce que ma conscience me dit que je suis? Elle me dit que je suis, elle me dit également que je suis un être pensant, et elle me dit enfin que je suis un être singulier, un individu différent des autres.
A Elle me dit que je suis
C'est la conclusion à laquelle parvient Descartes dans les Méditations Métaphysiques et le Discours de la méthode. Il cherche le fondement indubitable de la connaissance, quelque chose dont il ne puisse pas douter. Pour le trouver, il va douter de tout ce qui se trouve dans son esprit: les informations sensibles, les vérités mathématiques, et l'existence même du monde. Il doute d'abord des informations sur le monde, puis de la possibilité de connaître le monde, puis du fait même qu'il y ait un monde. Dans tout cela, il ne trouve aucune certitude. Il n'y a au bout du compte qu'une chose dont il soit certain, c'est que lui existe: pour douter de quelque chose, il faut qu'il y ait quelqu'un qui doute, même si tout ce qu'il y a dans mon esprit est faux, le fait que mon esprit existe est hors de doute. C'est le Cogito, "je pense donc je suis". La conscience m'assure de cette vérité première: je suis, j'existe.
B Elle me dit que je suis un être pensant.
Ma conscience me dit que je suis, mais me dit-elle ce que je suis? Oui, elle me dit que je suis une chose qui pense. Pour Descartes, une chose,

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