Suis-je le maître de mes désirs ?
Analyse du sujet
Le désir
Le langage courant confond le désir, le besoin et la volonté. Il faut pourtant bien les distinguer.
Le besoin relève de la nature, la volonté est un pouvoir positif de décision ; au contraire, le désir se révèle souvent contradictoire.
Le désir (du latin desiderare : regretter l’absence de quelqu’un ou de quelque chose) peut être défini comme une tendance, un effort, vers quelque chose, accompagné de la conscience de cette inclination. Il se distingue donc du besoin pour le meilleur et pour le pire.
L’essence même du désir est basée sur un manque. En effet, l’homme est un être de désir car il aspire toujours à quelque chose qu’il n’a pas. Mais ce désir lui permet de se projeter dans l’avenir, de s’inscrire dans la durée. Il lui permet surtout d’être vivant car pour accéder à la satisfaction de ce désir, l’homme doit se mettre en mouvement. Le désir peut être considéré comme l’essence de l’homme en tant que puissance d’affirmation et de création. Spinoza nous livre cette vision positive du désir ainsi que
Kant, lorsqu’il déclare : « la faculté que possède un être d’agir conformément à ses représentations s’appelle la vie ».
Le désir donne la motivation nécessaire pour tenter d'atteindre l'objet de nos désirs. S'il pense que l'objet peut être obtenu, il se transforme en espérance, et s'il croit qu'il ne rencontrera pas d'obstacles, il devient volonté, instrument suprême de la réussite. Dans ce cas-là, c'est parce qu'on désire quelque chose qu'il vient à nous manquer.
La recherche de la satisfaction du désir est un moteur puissant qui conduit souvent au dépassement de soi mais désirer, n’est-ce pas mener une double vie ? En effet, on se projette dans quelque chose qui n’est pas réel, on avance grâce à des pensées imaginaires qui n’ont pas d’existence. En effet, le désir désire toujours un objet non possédé, qui, du fait même de sa non possession, est perçu comme plus parfait et promettant