Suis-je le mieux placé pour savoir ce que je suis?
Suis-je le mieux placé pour savoir ce que je suis?
Nous sommes des êtres humains, donc nous sommes doués de conscience, et par conséquent, nous avons conscience de nous même. Grâce à ce raisonnement simpliste, il semble alors que rien ne soit plus facile de se connaitre soi même (comparé au monde extérieur que nous connaissons mal) et ce grâce à l'introspection. Cependant, nous ne pouvons pas nous y fier, car des soupçons apparaissent, on se pose des questions sur soi-même, qui font que l'on peut se demander finalement si des tierces personnes pourraient savoir mieux que nous qui nous sommes réellement, ce qui amène à la problématique : Les autres me connaissent ils mieux que je ne puis me connaître ?
S'il est une chose sur laquelle tout le monde est d'accord, c'est bien l'idée que chacun sait immédiatement qui il est, plus exactement à quoi fait référence le pronom personnel "je". L'injonction socratique : " connais-toi toi-même "....suppose bien connues les frontières de ce que recouvre le toi-même . Non, personne ne sait qui il est en dehors de repères sociaux conventionnels. Aucun "toi-même" n'est accessible ou perceptible par la conscience. Les traits qui nous caractérisent (tendances, personnalités) peuvent changer et ne nous définissent pas. Mais c'est sur ce mythe : l'existence d'une entité individuelle, d'une personne identifiable, que l'Occident s'est construit. En effet, une conscience simple de soi, une perception de tout ce qu'il est possible de percevoir nous concernant (sensations, émotions, désirs, faits de pensée), bref, le constat pur et simple de ce qui est sans rien y ajouter, sans lui donner du sens, en toute passivité, fournirait une connaissance de soi qui se suffirait à elle-même. Une connaissance de soi incontestable, sans cesse renouvelée. Dans la mesure où Socrate prétend avoir à se connaître, le soi à connaître devient purement mental et renvoie