Sujet d'invention sur la poésie
-Oh mais quel artiste ce Du Bellay, « Heureux qui comme Ulysse… » est un chef d’œuvre, j’en suis encore toute émue! murmura Agathe.
-Tu ne crois pas que tu exagères ? lança Lucas. Je ne vois vraiment pas ce qu’il y a d’émouvant dans ce poème.
-Mais voyons, le lyrisme que le poète met en place ! insista-t-elle. La présence du pronom « je», l’anaphore en « plus que », l’évocation du personnage mythologique d’Ulysse ou encore les formules exclamatives et interrogative donnent au poème un caractère lyrique. Le poète peut, à travers ces procédés, nous toucher profondément par ses sentiments.
-Très bien, tu n’as pas tord, concéda Lucas. Seulement, cette forme de poésie où le lyrisme est parfois présent devient lassante avec le temps. Les émotions que l’on ressent ne se renouvellent pas. En revanche, dans « Jardin de France », Léopold Sedar Senghor nous présente des formes de la poésie nouvelle comme le calligramme. Cette poésie récente nous divertie bien plus et joue la carte de l’originalité.
-Je ne comprends pas comment l’on peut admirer ce genre de poésie. Il n’y a ni créativité ni rimes et les vers n’ont aucune construction logique ! s’indigna Agathe. La poésie classique, elle, s’appuie sur un système de règles est fait preuve d’une véritable recherche en matière de sonorités, ce qui je pense la rend plus agréable à écouter. Ici Du Bellay place des rimes embrassées dans ces quatrains comme « voyage » /« âge » et « toison »/ « raison » alors que Senghor ne crée aucune rime, les deux premiers vers se terminent même par le même mot : franchement je ne vois pas où est l’originalité…
-Mais est-ce la principale utilité de la poésie d’être agréable à écouter? demanda Lucas. Je pense au contraire