Tout d'abord, Bourdieu insiste sur le culte de l'audimat dans le milieu journalistique . On parle ici de culte puisque l'audimat est comparé à "un Dieu caché" (p.25). En dominant le champ journalistique, la télévision impose une certaine vision de l'information, celle qui fait de l'audimat, à savoir le sensationnel et le fait divers. Aujourd'hui, lorsqu'on produit un programme télévisé, on pense en terme de succès commercial. Par conséquent, la télévision est à la recherche de l'audience la plus large. La mesure de l'audience des émissions est une donnée indispensable à la gestion de chaînes de télévision dont une partie du financement provient de la publicité. C'est aussi une indication pour définir les programmes et apprécier les goûts du public. Pour obtenir le meilleur taux d'audience, la télévision est poussée par la concurrence sans limites. De ce fait, elle fait entrer des exigences matérielles et financières dans le champ du journalisme. Elle impose une certaine catégorie de journalistes, ceux qui sont les plus adaptés à l'exigence de l'audimat. Les contraintes de la télévision viennent donc des journalistes qui sont eux mêmes soumis à des contraintes externes: c'est l'idée d'une chaîne de contraintes. La mentalité audimat emprisonne l'expression télévisuelle. Ainsi, pour continuer d'exister et afin d'augmenter leur taux d'audience, les chaînes plus anciennes doivent suivre le politique de l'audimat. En somme, dominant d'autres secteurs de le vie sociale, la télévision les soumet à la contrainte commerciale: on voit apparaître une réintroduction de la mentalité audimat dans des secteurs jusqu'ici préservés. Or auparavant, les productions appartenant au champs littéraire, philosophique, artistique, mathématiques étaient contre la logique du