Survenant
Dans une langue parlée, familière et subjective, parsemée d’exclamations et d’interrogations, le survenant, critique les sédentaires et prône le nomadisme, son mode de vie qui lui apporte bonheur et liberté. Il se moque d’abord de leur mode de vie, en effet, par l’hyperbole « des mouchoirs de poche » (p.186), La terre, c’est d’abord des sillons travaillés par l’homme, une nature abondante et domestiquée, dominée et rentabilisée. En décrivant ainsi la banalité de ce qui est leur bien le plus sacré, le survenant exagère la médiocrité de leurs terres et dénigre du même coup leur raison de vivre. À cette médiocrité, les adjectifs péjoratifs « plates et cordées » (p.186), ajoutent l’idée d’entassement et connotent la monotonie. Un sentiment de stagnation est ressentis face au cycle de la vie, « L’eau de pluie tombe du ciel, pénètre la terre, prends le sel dedans, puis gagne les ruisseaux, les rivières et court enrichir la mer. Le ciel pompe l’eau de la mer et retourne le sel à la terre. On dirait que tout recommence dans ce bas monde. » (p.137). Cette comparaison au cycle de vie de l’eau symbolise une redondance face à leur mode de vie de sédentaires. Dans l’attitude du survenant, on constate que la critique des sédentaires, va encore plus loin en s’attaquant à la mentalité de ceux-ci. Mentalité forgée par un mode de vie qui les coupes de la diversité de la nature et les isole du monde. D’une part, à travers l’hyperbole ironique de « vous restez en extase devant, des années de temps » (p.186), il ridiculise leur émerveillement naïf devant un incident pourtant banal : le plongeur huard abattu deux ans auparavant. D’autre part, il condamne leur xénophobie : en parodiant les habitants du village dans cette phrase : « comme de raison une étrangère, c’est une méchante : elle n’est pas du pays ». Cette xénophobie s’étend aussi du côté de l’ouverture d’esprit des sédentaires, face à l’énorme territoire qu’est le pays et aux vastes étendues de choses