Symbolisme
Le Symbolisme Sa signification et son action
Traduit et présenté par Jean-Pierre Depétris Préface de Maurice Elie
Marseille, octobre 2002
LE SYMBOLISME PRÉFACE
La présente traduction par J.P. Depétris du Symbolisme d'A. N. Whitehead succède à celles d'Aventures d'idées par A. Parmentier et J.M. Breuvart (Cerf, 1993), de La science et le monde moderne par P. Couturiau (Ed. du Rocher, 1994), à la traduction collective de Procès et réalité (Gallimard, 1995) ainsi qu’à celle du Concept de Nature par J. Douchement (Vrin 1998) ; le corpus whiteheadien est donc progressivement mis à la disposition du lecteur de langue française. A. N. Whitehead (1861-1947) a vécu et enseigné à Cambridge et à Londres, puis à Harvard, où il a développé la cosmologie spéculative de Process and Reality. Il s’est d'abord fait connaître par sa contribution aux Principia Mathematica (1910-1913) écrits en collaboration avec B. Russell, et il a publié d'autres travaux sur les principes des mathématiques. Mais il a également témoigné d'un vif intérêt pour les problèmes de la physique, et plus largement pour ceux de la philosophie de la nature, en particulier dans The Concept of Nature (Cambridge, 1920), où il entend « poser les bases d'une philosophie de la nature, qui est la présupposition nécessaire d'une physique théorique réorganisée ». Dans cet ouvrage, il prend acte de la « bifurcation de la nature » (qu'il désire éviter), entre une nature qualitative, perçue (« ce que nous percevons au moyen de nos sens »), et une nature « conçue », abstraite, mathématisée. Il n'est pas le seul à le faire, puisque B. Russell estime, lui aussi, dans L'analyse de la matière (trad. Payot, 1965), que « le monde physique est, à première vue, si différent du monde sensible qu'il est difficile de voir comment l'un peut procurer de l'information sur l'autre ». Nombreux sont les physiciens et les philosophes qui parviennent à la même conclusion. Parmi les premiers, E.