Symmaque et l'autel de la victoire
D'abord interdit et persécuté, ensuite accepté, le christianisme est devenu religion d’État dès la fin du IVème siècle. Les revendications sont venues, au départ, des chrétiens vers 311-313. La Liberté religieuse est accordée à tous à la fin du IVème siècle, et ce sont les païens qui, à leur tour, réclament la tolérance pour leurs religions présente dans l'empire romain depuis déjà bien des siècle.
Tout comme son père, Symmaque parvient au sommet de la carrière sénatoriale et exerce en 384-385 la préfecture urbaine, suivie en 391 du consulat ordinaire. Il fait figure de porte-parole de la faction païenne au Sénat et mène successivement deux délégations auprès des empereurs Gratien (382) et Valentinien II (384) pour obtenir le rétablissement de l'autel de la Victoire. Cette cause lui tient manifestement très à cœur et mobilise tout son talent. C'est d'ailleurs l'une de ces délégations qui fait l'objet d'étude ici. Le rapport (relatio) est destiné à l'empereur Valentinien II par l'orateur Symmaque, alors préfet de la ville de Rome en 384. Le discours est supposé s'adresser également aux deux autres membres du collège impérial, Théodose et Arcadius. Il s'agit d'un texte latin extrait de Relationes (III, 3-10), cet ouvrage contient un compte-rendu de la vie publique de Rome, rédigé pour l'empereur. Dans ces écrits officiels (rapport du préfet de Rome), Symmaque n'est pas préoccupé par le style et devient parfois éloquent, spécialement dans son rapport concernant l'autel de la Victoire.
Il importe de bien comprendre en quoi consiste exactement l'affaire de l'autel de la Victoire. Auguste avait installé une statue et un autel de la Victoire dans la salle de réunion du sénat, la curie. Avant chaque séance, les sénateurs y jetaient quelques grains d'encens et tous les ans, on y prononçait des vœux en faveur du prince et de l’État. L'autel fut retiré sous ordre de Constance II lors de sa venue à Rome en 357,