Synthese en attendant godot
Godot est, plus généralement une production de langage. Ainsi quand Estragon demande à Vladimir de "prendre son temps" pour définir leur rôle auprès de Godot, il le place dans la situation de l'acteur (ou de l'auteur) chargé d'improviser son texte, d'imaginer une distribution des rôles qui n'est que l'effet d'un jeu de langage dont Vladimir et Estragon sont seuls les règles. En effet, une analyse précise des évocations de Godot montre que sa réalité prend corps au fil du discours, s'invente au fil de la parole. C'est la Parole seule qui fait naître Godot, lequel en retour, donne un sens et une justification à l'existence de Vladimir et d'Estragon.
Cette hypothèse permet de rendre compte de la pluralité des sens : Godot pourrait bien n'être alors que le prête-nom d'une attente (d'une existence) qui n'ose pas s'avouer sans objet.
Nom sans référent, forme sans contenu (Godot évoque aussi le "godet", p29, récipient en attente d'être rempli), Godot se prête ainsi à une multitude e représentations, souvent contradictoires, et n'est à proprement parler rien d'autre que ce que la conscience veut y mettre : salut, bonheur, révolution, homme providentiel, employeur, nuit, mort…
Le spectateur est ainsi amené, par l'indétermination du sens, à projeter dans le personnage ses propres représentations, qui ne seront chacune qu'une approximation du sens de l'œuvre : elles peuvent être religieuses, mais aussi politiques, historiques, psychologiques ou philosophiques.
C'est pourquoi, En attendant Godot tient de la complexité du mythe et non de la clarté de l'allégorie. Godot est, au sens le plus large, l'objet d'une attente, dont le seul effet, est de prolonger indéfiniment l'existence. L'effet dramatique de l'absence de Godot consiste alors dans la manifestation d'une existence séparée de son sens : la scène peut alors se constituer comme le tableau désespéré de la condition humaine.
Idées à retenir : 1) L'interprétation religieuse qui