Synthèse de documents : le détour - liberté
Document 2 : Henri Hamon, “Lettre ouverte à ceux qui n’aiment pas voyager”, Le Monde de l’Education, de la Culture et de la Formation, mai 1997
Document 3 : Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, Acte I, sc.4, 1897
- Document 4 : Jean-Honoré Fragonard, La Balançoire, 1767
“Liberté - Egalité - Fraternité” lit-on aux frontons de nos mairies. Par cette devise, la France offre un idéal de valeurs applicables dans tous les domaines, qui semble indiquer le chemin, la direction à suivre. Et pourtant... Il arrive bien souvent que les chemins de nos vies empruntent des méandres qui nous détournent de cet idéal. Peut-on cependant considérer que ces détours sont malgré tout chemins de liberté ? Nous verrons dans un premier temps que le détour peut effectivement nous libérer de la norme sociale ; puis, dans un deuxième temps, qu’il nous libère également de nous-mêmes ; enfin, on établira que la liberté que procure le détour n’est pas exempte de critiques.
Dans sa chanson La Mauvaise réputation (1965), Georges Brassens montre que la norme établie par les hommes est contraignante. C’est donc pour se libérer de ce poids que l’individu fait le choix d’une échappée belle à l’ordre social, et opte pour la liberté d’action et de penser. De même, La Balançoire, peinte par Fragonard en 1767, met en lumière la légèreté de la jeune femme qui s’émancipe du mariage de raison au profit de l’aventure amoureuse. Elle se détourne ainsi de la norme sociale de l’époque pour la vie libertine. De son côté, dans la tirade des nez de Cyrano de Bergerac (acte I,scène 4), Edmond Rostand nous montre son héros éponyme s’affranchir de l’attaque portée contre son nez “a-normal”. A travers cette attaque, c’est le fanfaron au physique ridicule qui est visé. Par ses détours de langage, c’est l’esprit fin qui se libère du bienséant.
Outre cette distance prise vis-à-vis de la norme sociale, le détour offre également la