Matin brun est une oeuvre militante qui dénonce le fascisme en montrant la facilité effrayante avec laquelle un régime répressif peut se mettre en place, annihilant toutes capacité de réflexion personnel chez les individus et en les transformant en membres actifs d'un système autoritaire qui finit par les broyer.

Son efficacité réside tout d'abord dans la forme choisie: la nouvelle, qui en conduisant un récit bref, clos par la soudaineté d'une chute, montre l'enchaînement rapide et inéluctable du processus de mise en place du système autoritaire. Cette forme concise illustre la mécanique impitoyable du système répressif.

Le tour de force de l'écrivain est d'avoir présenté ce récit en focalisation interne a ce personnage qui est aussi l'auteur.

Le récit de cet épisode de sa vie est fait au passé mais avance progressivement jusqu'a un présent non daté. Le récit est interrompu inachevé et prend là une dimension tragique. Nous expérimentons ainsi de façon"réelle" la réalité d'un régime fasciste qui muselle toute parole.

Le resserrement de l'histoire sur deux personnages. Deux amis qui n'ont de héros et auxquels chacun d'entre nous peut s'identifier permet de montrer les comportements humains dans une situation extrême.

les lois nous sont révélé a travers eux et leur conséquences sur leur existence, nous constatons également que lerécit ne met en oeuvre aucun registre. Cette neutralité du récit fait écho a la passivité des réactions des personnages.

Cette nouvelle a la dimension d'un apologue. l'abcence de donné temporelle et géographique précises donne une dimension intemporelle et universelle. On comprend également qu'elle fait référence a notre histoire européenne.

Choquant le lecteur par la mise en place de lois absurdes. Montrant comment le système fasciste se met en place facilement en utilisant des arguments sécuritaires, tout en provoquant l'inquiétude et la peur. L'histoire peut elle se répéter ? les autojustifications du narrateur