LES FACETTES DE ROMEO

Le personnage de Roméo apparaît comme changeant, voire contradictoire. La dynamique du personnage réside justement dans les contradictions, que l’on trouve dans son tempérament, dans sa relation aux autres et dans sa conception de l’amour.

I Roméo : un mélancolique ? 1 Une énigme
Dès I,1, sa mère s’interroge : « Où est Roméo ? » et son père déplore sa solitude et « sa sombre humeur qui finira par lui être funeste.»Il est « en son for intérieur, renfermé, impénétrable, insondable ». C’est précisément au moment où son père fait part de ses inquiétudes que Roméo entre en scène. Le dramaturge diffère le dialogue père/ fils qui n’aura jamais lieu dans la pièce. Roméo ne s’expliquera qu’avec ses amis. 2 Un amoureux d’abord malheureux
Montaigu parle d’une souffrance inconnue chez son fils, le comparant à « un bouton de fleur rongé par un ver envieux » : la métaphore évoque une jeunesse enfermée sur elle-même, repliée encore et qui n’a rien accompli, qui ne peut pas se déployer. La mélancolie de Roméo est d’origine amoureuse puisqu’il aime Rosaline sans être payé de retour : « Je ressens cet amour sans y trouver d’amour. » Amour et mélancolie vont ensemble, car pour Roméo ils associent les contraires : « une folie très sage… un fiel qui nous étouffe,… un baume qui nous sauve… » (I, 1). Roméo, le mélancolique, apparaît d’abord en quête d’un amour qui se refuse à lui.

II Un jeune homme dans la cité 1 Un jeune homme séduisant et estimable
Malgré l’opposition des deux familles, le vieux Capulet reconnaît, face à la haine brute de Tybalt, les qualités morales de Roméo : « Il se conduit en parfait gentilhomme, et c’est la vérité que Vérone est fière de lui, comme d’un jeune seigneur vertueux et bien éduqué. » (I, 5) La nourrice trace, elle aussi, un portrait très élogieux de Roméo : « gentilhomme honnête et courtois et généreux et superbe et – je vous le promets – vertueux… ». 2 Roméo et les autres jeunes gens
Roméo forme