Système de santé espagnol
S’il faut remonter au siècle des Lumières pour comprendre les sources du modèle social français, avec tout ce que porte ” l’idéal républicain “, c’est bien au lendemain de 1945, moment historique et fondateur, que le système de solidarité nationale est développé. La Sécurité sociale procure aux travailleurs un revenu complémentaire en cas de maladie, une aide financière familiale, un revenu pendant la retraite ainsi que les moyens de faire face au chômage, considéré à l’époque comme période de transition entre deux postes (économie de plein emploi). Ce système de protection collective fonctionnait à l’équilibre en interne : il soutient la demande intérieure et donc croissance nationale. Il prend aujourd’hui de front trois chocs de notre temps : l’évolution démographique, les progrès médicaux, la contrainte extérieure. L’allongement de la durée de la vie, la multiplication de ses ruptures (familles recomposées, précarisation de l’emploi), la recherche même d’un accroissement des protections (une société de précaution) sont des données qui dérèglent un système créé à démographie, modes de vie et croissance constantes. Exemple : les entreprises, dans un système-monde, sont en recherche constante de compétitivité. Le coût du système français de haut niveau de redistribution et de protection sociale leur paraît incompatible avec la mondialisation : les cotisations patronales ne sont plus un régulateur mais une charge. Autre pilier fragilisé du modèle social : l’emploi salarié à durée indéterminée, les deux tiers des créations de postes étant aujourd’hui des contrats à durée déterminés. Certains travailleurs sont ” inclus ” dans le système idéal de 1945 : emploi stable, protection solide, revenus croissants ; d’autres en sont ” exclus ” durablement : précarité de l’emploi, diminution des droits, paupérisation. Facteur aggravant : les jeunes sont très exposés. Autre exemple, celle de la distribution des bénéfices sociaux. Elle s’acquiert en France