Système universitaire marocain
Type de recherche : une méthodologie mixte Les partisans de l’approche quantitative soutiennent que la recherche dans le domaine des sciences de l’éducation doit être objective, exempte de biais et généralisable dans tout contexte. Quant aux adeptes de l’approche qualitative (voir Lincoln et Guba, 1985), ils ont rejeté ce souhait d’objectiver de façon sine qua non la recherche en sciences sociales. Pour les adeptes de cette approche, l’objectivation et la généralisation dans les sciences sociales sont à la fois impossibles et non souhaitables. La recherche qualitative est plutôt caractérisée par l’importance accordée à l’induction, aux descriptions riches, etc. Ces deux positions, épistémologiquement contraires, ont souvent évoqué ce que Howe (1988) appelle la thèse de l’incompatibilité qui soutient que la recherche qualitative et la recherche quantitative, de même que les méthodes de collecte de données inhérentes à ces deux approches, ne pouvaient pas être alliées. L’idée de devoir choisir entre la recherche qualitative et la recherche quantitative a ainsi caractérisé la grande partie des recherches en sciences de l’éducation pendant ces 15 dernières années. Pourquoi les sciences de l’éducation devraient-elles épouser cette dichotomie méthodologique qui ne semble pas prendre en compte la complexité de la réalité ? Pourquoi ne pas trouver un compromis entre ces deux solitudes méthodologiques ? En fonction des six objectifs de recherche issus de l’appel d’offre de l’AUF (…), il semble opportun de faire appel à une méthodologie mixte de recherche (la Mixed-Methods Research1 dans la littérature anglo-saxonne) où nous recueillerons à la fois des données qualitatives et quantitatives. Il s’agit de la suite naturelle et surtout pragmatique aux méthodologies traditionnelles de nature quantitative ou qualitative. La méthodologie mixte permet en fait le mariage stratégique de données qualitatives et quantitatives, de façon cohérente et