Sélections de poèmes d'alcools, apollinaire
Sélection de poèmes extrait d’Alcools (1913), Apollinaire
( « La porte » :
« La porte » est un court poème composé d’un septain et d’un monostyche à rimes suivies. Les vers sont en alexandrins. Il est dénué de toute ponctuation, ce qui est caractéristique chez Apollinaire : pour lui, le vers seul se suffit à lui-même. Le poème joue sur la musicalité avec des allitérations en liquide (v. 1, 4, 5, 6) et des assonances en –i, qui amènent des sons clairs (v. 7).
Dans ce poème, Apollinaire évoque le travail d’un portier, souvent invisible de tous, qui voit défiler quotidiennement des voyageurs en tout genres, que ce soit des « couples » (v. 4) ou encore des « anges frais» (v. 5). Le poète s’adresse à sa mère : « ô ma maman » (v. 2) et emploie les pronoms de la première personne (« me » v. 2, « j’ » v. 6, « je » v. 7), il semble s’identifier à ce portier. Il n’a pas une haute estime de lui dans ce poème : « Humble comme je suis qui ne suis rien qui vaille » (v. 7). C’est un vers aux sonorités intéressantes, avec une reprise de termes.
J’ai apprécié ce poème pour sa musicalité, qui le rend très agréable à la lecture. Tout comme Francis Ponge, Apollinaire s’attache à un objet banal du quotidien, ici une porte, mais il le fait à travers le métier lié à cet objet, celui de portier.
( « Automne »
Ce poème est composé de deux strophes de trois vers et d’un distique. Les vers sont en alexandrins et les rimes croisées. Comme dans la plupart des poèmes d’Apollinaire, la ponctuation est une nouvelle fois absente, hormis au vers 7, avec l’exclamation « Oh ! ».
Comme le titre nous le précise, ce poème évoque une saison privilégiée des poètes, l’Automne, signe de mélancolie et de tristesse. Une atmosphère à la fois calme et morose se dégage du poème, avec le « brouillard », évoqué dans les premiers et le dernier vers, ce qui créer une circularité.
Dans la première strophe, le poète évoque un paysage de campagne, avec des personnes vagues, un « paysan