Sénèque (4 avant JC – 65 après JC) était un philosophe, homme d’État et auteur tragique latin. Le stoïcisme nourrit son œuvre composée de traités de la morale (De la clémence, Des bienfaits), de dialogues philosophiques (Consolations à Helvia, De la vie heureuse, Sur la providence), de tragédies (Médée, les Troyennes, Phèdre) et de lettres (Lettres à Lucilius).
De la vie heureuse est un dialogue philosophique rédigé vers 58 après JC. Dans celui-ci, Sénèque parle à un interlocuteur imaginaire. Son principal objet est de montrer que le bonheur n’est pas matériel, mais naît d’une vie en accord avec la vertu et la raison (selon les préceptes du stoïcisme). Dans la présentation du plan de son œuvre, l’auteur explique qu’il va d’abord établir « ce que nous devons chercher » (la vie heureuse), puis « comment nous pouvons l’atteindre le plus rapidement ». Cependant, il ne suivra pas totalement son plan puisqu’il traitera d’abord de l’importance du recul à prendre par rapport aux autres avant de s’interroger sur la définition de la vie heureuse. Il continuera avec une critique de la philosophie épicurienne en expliquant la différence entre vertu et plaisir. Enfin, cette œuvre n’apparait non pas comme un simple traité de sagesse, mais aussi comme un moyen de justification pour Sénèque, puisqu’il termine son traité en expliquant pourquoi il ne vivait pas en accord avec ses principes.

I- Introduction (I, 1-2)

Les deux premières sous-parties constituent l’introduction de Sénèque. Premièrement, l’auteur parle de « désir naturel » lorsqu’il aborde le thème du bonheur. Il s’agit donc d’une quête commune à chaque être humain pour la « santé de l’âme ». Cependant, même si ce thème est le but que chacun cherche à atteindre, personne n’est vraiment capable d’exprimer clairement ce qu’il recherche lorsqu’il parle de « bonheur ». De plus, nous sommes tellement pressés d’être heureux que nous nous hâtons vers un bonheur mais erroné ; nous pensons que c’est ce que nous voulons mais