Séquelles sociales et écologiques du soja transgénique en argentine
par
Olivier Morin
essai présenté au Département de biologie en vue de l’obtention du grade de maître en écologie internationale (maîtrise en biologie incluant un cheminement de type cours en écologie internationale)
FACULTÉ DES SCIENCES UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
Sherbrooke, Québec, Canada, avril 2009
Sommaire
Après des décennies d’instabilité politique et de crise économique, l’Argentine se retrouve au début des années 1990 dans l’impossibilité de rembourser sa dette externe qui atteint plus de 45 milliards de dollars. Pour répondre aux exigences des organismes financiers internationaux, le pays a libéralisé son secteur agricole et encouragé les investissements étrangers. En 1996, l’arrivée sur le marché du soja transgénique, résistant aux herbicides à base de glyphosate, provoqua une véritable révolution dans l’agriculture argentine. Le soja transgénique a connu un succès instantané et s’est vite répandu partout au pays, occupant maintenant 54 % de toutes les terres cultivées. Cette métamorphose de l’agriculture argentine a entraîné d’importantes conséquences sociales et écologiques. Les terres agricoles se concentrent entre les mains des grands propriétaires terriens. Le nombre de fermes a diminué de 30 % et la superficie moyenne des exploitations agricoles est passée de 250 à 538 ha. Le soja transgénique nécessite 30 % moins de main-d'œuvre que les cultures traditionnelles et le chômage agraire atteint des sommets. Entre 1991 et 2001, la population rurale a diminué de 13,5 % dans certaines régions, les petits producteurs délaissent leur terre et tentent leur chance du côté des villes. Les cultures vivrières sont abandonnées pour semer du soja dédié à l’exportation, le prix des denrées alimentaires augmente et on observe une recrudescence des problèmes de malnutrition. Avec l’exploitation à grande échelle du soja transgénique en monoculture, les sols se dégradent. En