tamere
(Le Cid, Acte I, scène 6)
Première phrase : Situation de Rodrigue
Père, maîtresse, honneur, amour,
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie.
Premier vers : Identité des partis qui s’opposent
Au moyen de deux antithèses, Rodrigue présente les deux partis entre lesquels il est déchiré. La première oppose les figures incarnant son dilemme, son « père » et sa « maîtresse », la deuxième les valeurs qu’elles représentent, soit respectivement, l’« honneur » et l’« amour ». Or, les deux figures et les deux valeurs en cause occupent chacune deux pieds de l’octosyllabe, un choix formel qui témoigne de l’égalité des forces en présence.
Deuxième vers : Exigence des partis à l'endroit de Rodrigue « Contrainte » : Règle obligatoire. Exigence, Obligation « Noble » : Qui est au-dessus du commun. Qui est hautement apprécié, sur le plan moral. Beau, Élevé, Sublime Qui commande le respect, l’admiration. Qui appartient à la noblesse. Fidèle à son rang et au rang des personnages de tragédie. « Dure » : pénible à supporter; pénible à une personne. Donc : la contrainte est pénible à supporter
« Tyrannie » : 1. Gouvernement absolu et oppressif du tyran considéré surtout dans ce qu’il a d’injuste, d’arbitraire, de cruel. 2. Autorité oppressive, abus de pouvoir. 3. Contrainte impérieuse « Aimable » : Qui mérite d’être aimé. L’adjectif « aimable » connote son amour.
Rodrigue sent qu’il a des obligations envers les deux partis, lesquelles ont toutes deux un aspect positif et négatif, dualité Dans le premier cas, il dit que la « contrainte » que lui impose son père est « noble », qu’elle est digne de son rang et le couvrira de respect et d’admiration, mais, qu’en même temps, elle lui est « dure », c’est-à-dire très douloureuse et pénible à supporter. Les deux adjectifs forment une antithèse.
Dans le deuxième