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Sous les premiers capétiens, le roi pouvait disposer assez librement du domaine. Peu à peu, la pratique puis les lois sont venues tisser un statut juridique au domaine royal, au détriment de la liberté du roi.
La notion de domaine a considérablement évolué au cours du temps. Du latin « dominus », signifiant le « maître », le domaine est à l’origine la propriété qu’exerçaient les sénateurs romains sur les terres romaines, inaliénable et imprescriptible. A Rome, un sénateur pouvait faire travailler quelqu’un, qui possédait la terre pendant cinquante ans. Au terme de ce délais, la terre revenait à son propriétaire par le « jubilum », et l’année qui suivait était le jubilé : on ne travaillait plus la terre pendant un an. Au niveau public, il y a déjà à cette époque des comtes et des ducs qui exercent les fonctions publiques, mais ces fonctions ne leur octroient aucune terre.
Une grande mutation s’opère durant la période féodale. Les rois offrent fréquemment des terres, par exemple pour bénéficier du soutien des Grands à l’époque de la royauté élective, ce qui implique que les ducs et comtes deviennent propriétaires. A l’époque féodale, il y a ainsi une confusion entre la fonction publique et la propriété de la terre.
Toutefois, la peur de voir le domaine royal réduit et amoindri conduira à la mise en place de règles juridiques, telles que son inaliénabilité. C’est ce domaine royal régit par des règles juridiques que l’on appellera l’Etat. De plus, l’inaliénabilité a indirectement permis, par la mauvaise foi du roi, l’agrandissement et l’enrichissement du