Tempête sous un crane commentaire extrait des misérables
Le roman de Victor Hugo intitulé Les Misérables, paru en 1862, met en scène de nombreux personnages aux prises avec la misère sociale, la pauvreté, mais aussi la misère morale, le vice et la délinquance, en France sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Le personnage de Jean Valjean incarne cette misère au début du roman. Celui-ci raconte à la fois la transformation sociale et morale du personnage, déclenchée par la rencontre positive de Mgr Myriel, évêque de Digne bon et généreux. Mais dans le chapitre 3 du livre VII de la première partie intitulé « Tempête sous un crâne », Jean Valjean est en équilibre entre la tentation d’accomplir le bien par honnêteté ou d’accomplir une action coupable. Nous sommes en 1823, il s’est enfui du bagne de Toulon en 1815, il a fondé une usine de verroterie. Il est devenu un notable respectable, riche, bienfaisant et aimé dans la ville de Montreuil sur Mer sous la fausse identité de M. Madeleine. Une péripétie veut qu’un miséreux, Champmathieu, soit pris pour lui et risque d’être condamné au bagne à sa place s’il ne se dénonce pas pour l’innocenter. Jean Valjean se trouve devant un dilemme : vivre dans la honte et le remords ou se dénoncer et avoir la conscience en paix ? La situation est d’autant plus cruelle et dramatique que Jean Valjean connaît le prix du bonheur auquel il devrait renoncer. Dans ce passage, devant ce cas de conscience, il envisage la possibilité de se rendre à la justice. Mais cela le plonge dans le désarroi.
Nous verrons par quels moyens le narrateur exprime ce désarroi et le fait partager au lecteur.
I. La compassion du narrateur pour son personnage
a. Une plongée dans la conscience tourmentée de Jean Valjean
-Ce passage constitue une pause dans le récit, il ne se passe rien. Le temps et le monde extérieur sont en retrait. Aucun geste du personnage n’est mentionné, qui amènerait le lecteur à le voir de l’extérieur. Le cœur de ce passage est en