TEST BREVET :3
Eric Fottorino a perdu son père adoptif en mars 2008 ; il lui consacre un livre pour dire combien il avait aimé être "son premier fils".
Trop de pensées m'agitent, toutes sont pour mon pére. Pas une goutte de son sang ne coule dans mes veines. Rien et pourtant tout. Si j'ai un peu de force, un peu de caractère, un peu de volonté dans la vie, c'est ma mère qui me les a d'abord donnés, mère enfant, mère courage de dix-sept ans envoyée chez de lointains parents dans un village perdu des Alpes-Maritimes pour dissimuler la honte qui pointait, confectionnant jusqu'au bout de ses forces le paquetage des bergers. Fille-mère d'une mère qui ne voulait plus de sa fille tant qu'elle serait grosse jusqu'aux yeux d'un juif marocain, qui connut la souffrance de ne pouvoir être mon père, mais c'est une autre histoire. Si j'ai pu garder confiance dans la vie, c'est que Michel est arrivé dans celle de maman et dans la mienne, pas longtemps avant la Coupe du monde de football avec Pelé 1 le héros. Michel, alias Michou, alias papa, aimait Gigi Riva l'Italien, et aussi les boxeurs: Cassius Clay, alias Muhammad Ali ; Bennie Briscoe le robot de Philadelphie; Carlos Monzon. Les deux sports les plus durs, selon lui, ceux qui faisaient de vrais hommes, étaient la boxe et le vélo. Michel avait le nez dévié à cause d'une bagarre quand, à son retour en France, avant de revenir aux valeurs SFI0 de son père, il s'était égaré auprès de l'OASpour défendre l'Algérie française. Cela lui avait valu ce coup de poing et la cloison nasale gondolée. Il ne s'en vantait pas. C'était ainsi. J'étais adolescent quand j'en ai pris conscience : papa avait eu une vie avant nous. Il avait vécu avec une beauté nordique blonde comme les blés, puis s'était marié avec une autre femme. Ils n'avaient pas eu d'enfants et tant