Test
À condition d’être contenus dans des limites raisonnables, les emprunts extérieurs utilisés pour financer l’investissement productif tendent à accélérer la croissance. Passé ce seuil, toutefois, l’accumulation de dettes nouvelles risque de freiner l’expansion. Une étude du FMI analyse deux moments critiques du processus : lorsque l’accroissement de la dette ralentit la croissance, puis lorsque sa contribution devient négative et aggrave la situation du pays.
Catherine Pattillo Hélène Poirson et Luca Ricci
A
U COURS des trente dernières années, les pays en développement ont bénéficié de prêts considérables, assortis souvent de conditions très concessionnelles (graphique 1), qui devaient permettre leur décollage rapide en favorisant l’investissement et en accélérant la croissance. Mais, devant les sommets atteints par les ratios d’endettement dans les années 80, un constat s’est imposé : pour de nombreuses économies, et en particulier pour quelques pays d’Amérique latine à revenu intermédiaire, le remboursement de la dette serait non seulement un frein aux performances, mais une tâche quasiment impossible. Le FMI et la Banque mondiale ont donc lancé, au milieu des années 90, l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), qui devait ramener la dette de ces pays — dont beaucoup sont en Afrique subsaharienne — à des proportions viables. Malgré l’importance de cette question et l’intérêt qu’elle a suscité des horizons les plus divers (le Pape lui-même l’a évoquée, mais aussi des stars du rock), décideurs et analystes n’ont qu’une connaissance imparfaite du sujet.
Finances & Développement / Juin 2002
• Au-delà de quel seuil la dette extérieure compromet-elle les performances économiques? • Peut-on chiffrer l’incidence de la dette sur la croissance des pays en développement? • L’impact de la dette sur l’expansion est-il non linéaire ou, en d’autres termes, l’effet d’un alourdissement de la dette dépend-il, par