Analyse linéaire du poème

1

Pleurez, doux alcyons, ô vous, oiseaux sacrés,
2-4-2-4
- Le poème s’ouvre sur un distique élégiaque en alexandrins (qui ne reprend donc pas la tradition de l’hexamètre dactylique et du pentamètre).
- L’impératif « pleurez » est la seule marque du locuteur (le Poète) qui se réduit à une voix, une instance dépourvue de toute détermination subjective + apostrophe« ô vous » + effet de reprise et d’insistance en chiasme entre « doux alcyons » et « oiseaux sacrés » + tradition ovidienne (Métamorphoses, XI) + solennité de la diérèse al-cy-ons + registre à la fois antique et élevé ≈ univers totalement poétique.
→ Univers sacré de la déploration dans la plus pure tradition de l’élégie antique et des suppliantes. Ce ne sont pas cette fois les hommes qui doivent porter le deuil mais bien les divinités qui symbolisent le plus la douleur de la mort associée à l’élément liquide.
- reprise et amplification du GN par la mention de la déesse marine Thétis < qui interviendra dans la 3ème strophe >.
- Le vers 2 est presque l’inverse du vers 1 = effet de chiasme qui donne à l’invocation une dimension mélodieuse et la rapproche de la mélopée ou de la litanie1

2

Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez.
6-4-2

3

Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine.
4-2-6
- 2ème strophe qui débute par un alexandrin d’une seule phrase = euphémisme à valeur d’épitaphe. L’hémistiche met en valeur le nom propre de la défunte < qui n’a pas été oublié >. Le second hémistiche reprend ce nom (référence à l’antiquité grecque et à Plutarque : mort d’une vierge honorée depuis) et l’amplifie par le GN qui insiste sur sa jeunesse.
- La rime féminine « Tarentine – Camarine » adoucie le vers (rime riche).
- Le passé composé exprime l’antériorité récente du présent et une action achevée (ici sa vie).
4
Un vaisseau la portait aux bords de Camarine.
- Irruption du champ lexical de la mer qui va se prolonger jusqu’à la fin du poème + thème du voyage : « la portait » dans