Texte 6
"L'expérience a révélé la force du parti bonapartiste, ou pour dire vrai, du nom de Napoléon. C'est beaucoup d'être à la fois une gloire nationale, une garantie révolutionnaire" tels sont les mots prononcés par François Guizot dans ses Mémoires. De son vrai nom, Charles Louis Napoléon Bonaparte est le neveu de Napoléon 1er mais n'en est pas moins ambitieux et porte haut les couleurs du bonapartisme français. Il tente en octobre 1836 de soulever la garnison de Strasbourg et celle de Boulogne sur mer en août 1840; ces deux tentatives mal préparées échouent et le mènent en prison de laquelle il s'évade en 1846. Grâce à la Révolution de Frévrier de 1848, il profite de celle-ci pour revenir en France et se faire élire le 10 décembre de la même année, au suffrage universel masculin, président de la Seconde République. Le soir du 1er décembre 1851, Louis Napoléon tient une réunion à l'Elysée avec ses collaborateurs dont Morny, Saint-Arnaud, Maupas et son chef de cabinet Mocquard. Louis Napoléon décide alors d'ouvrir le dossier Rubicon où sont rassemblées les consignes du coup d'Etat. Tout est alors prêt et anticipé grâce à la réunion secrète tenu par Magnan le 26 novembre avec ses vingt généraux prêts à soutenir Napoléon. Dans la nuit, les affiches annonçant le coup d'Etat au peuple français sont amenées à l'Imprimerie nationale. Une fois imprimées les affiches sont apportées à la préfecture de police à 4h00 et placardées dans tout Paris vers 6h30. Des arrestations au nombre de 78 sont effectuées par Maupas sur des personnalités susceptibles de faire échouer le coup d'Etat dont Cavaignac et Thiers. Les contemporains décrivent ainsi un Paris couvert de troupes et gardant les lieux clés comme les Champs-Elysées, le quai d'Orsay et le Carroussel. Les affiches sont composées de trois textes: l'un est un décret qui donne substance au coup d'Etat en dissolvant l'Assemblée nationale, en rétablissant le suffrage