Texte de kant
Kant soutient cette idée par un raisonnement par l'absurde : un pouvoir qui imposerait sa propre conception du bonheur à ses « sujets » le ferait de manière despotique en leur refusant droits et liberté, et donc ne leur permettrait pas d'être réellement heureux. Pire, ce prétendu bonheur ne serait alors qu'un alibi du despotisme. La liberté est donc une condition intrinsèque du bonheur.
2.
a) Être libre de choisir quel est son propre bonheur ne signifie pas pour autant pouvoir revendiquer le privilège de l'égoïsme. Bien au contraire : la liberté étant le droit, ici, de choisir comment diriger son existence de la meilleure manière possible, ce choix ne peut se faire qu'en ayant conscience que le bien ou le « mieux possible » n'ont de sens que s'ils sont identiques pour tous. Ce que je considère être pour moi le bien, le bon (donc le bon-heur) est aussi le bien, le bon pour tous. De même qu'être libre, c'est faire un usage raisonnablement choisi de sa liberté, sans pouvoir choisir de faire du mal à soi-même ou autrui, et concevoir ce qu'est être heureux ne peut vouloir porter atteinte à la liberté d'autrui. Ma liberté garantit celle d'autrui comme celle d'autrui doit garantir la mienne. C'est en ce sens qu'il faut entendre ce verbe « coexister ».
b) Le gouvernement despotique est celui qui considère ceux qu'il dirige comme des enfants mineurs, alors même qu'ils ont atteint l'âge de leur majorité. Pourquoi ? C'est que l'enfant est supposé n'avoir pas encore atteint l'âge de raison, cette raison qui se caractérise comme la faculté de distinguer le bien du mal, le vrai du faux, le juste de l'injuste et donc l'utile du nuisible. Donc, comme l'arbre, l'enfant a besoin d'un tuteur pour l'aider à grandir, et comme l'enfant, les sujets soumis à un