Texte francais
(racontée par Marcel GUILLOUX)
L’histoire que je vais vous raconter est arrivée il y a déjà un petit moment. A cette époque-là tout le monde n’allait pas à l’école : n’y allaient que les riches, les pauvres n’allaient pas à l’école et il n’y avait pas beaucoup de collèges. Mais justement il y avait un collège, ou un séminaire à Plouguernevel.
Et ces gens là étaient originaires de l’autre côté de Quintin : trois frères qui fréquentaient l’école de Plouguernevel. De nos jours, on rentre à la maison tous les soirs ou toutes les semaines, mais à cette époque on ne rentrait que pour les grandes vacances. Mais ces trois frères étaient déjà endurcis, le grand était presque un jeune homme.
Mais les grandes vacances commençaient au mois de juillet, et par ici, on disait le mois des foins car on ramassait le foin à cette période. Et il faisait beau ce qui n’est pas toujours le cas. Le mari disait ainsi à sa femme : " Moi je n’ai aucune envie de perdre mon temps à aller chercher les enfants à l’école, à Plouguernevel. Tu sais, avec mon cheval et le char à bancs, il me faut une journée pour faire l'aller-retour. Or pendant ce temps là, j’aurais pu faire mon foin et il se pourrait que les jours suivants il se mette à pleuvoir. Tu n’as qu’à leur écrire et leur dire de venir à la maison par leurs propres moyens." Ah! Lorsqu'ils reçurent la lettre, ils ne furent pas très contents, vraiment pas! Mais, tout de même, lorsque arriva le jour, ils dirent : "On ne peut pas rester là, il nous faut rentrer à la maison." Et vous savez, lorsqu’ils furent prêts, le fardeau était lourd : les habits, les livres etc... Et les voilà, le lendemain matin, tous les trois en chemin. Oui, mais le problème, c'est que la route est longue; quelques fois elle n’est pas très large mais plutôt longue. Et lorsque la nuit tomba, ils n’étaient pas encore arrivés chez eux. Ils se trouvaient à proximité de Corlay. " Nous ne pourrons jamais