texte orateurs
Danton (1759-1794)
Avocat au Conseil du Roi, Georges Danton fonde dès le début de la Révolution le club des Cordeliers et devient un orateur populaire qui électrise les foules. Cet improvisateur de génie déploie son éloquence dans les heures tragiques, pour sonner le rappel de la défense révolutionnaire à la veille de Valmy ou pour abattre les Girondins à la tête du Comité de Salut public. Quand il s’attaque à Robespierre, c’est lui qui se retrouve accusé devant le Tribunal qu’il avait fait lui-même instituer. Il refuse de répondre à l’interrogatoire d’identité : « Ma demeure sera bientôt dans le néant ; quant à mon nom, vous le trouverez dans le Panthéon de l’histoire. » Un violent réquisitoire de Saint-Just entraîne sa condamnation immédiate et il monte sur l’échafaud le 5 avril 1794 en même temps que Fabre d’Eglantine et Camille Desmoulins.
Ministre de la Justice, il prononce cet appel à la levée en masse devant l’Assemblée législative. Les Prussiens avaient pris Longwy quelques jours auparavant, et l’on venait d’apprendre, la veille au soir, qu’ils assiégeaient Verdun.
Il est bien satisfaisant, messieurs, pour les ministres du peuple libre d’avoir à lui annoncer que la patrie va être sauvée. Tout s’émeut, tout s’ébranle, tout brûle de combattre.
Vous savez que Verdun n’est point encore au pouvoir de vos ennemis. Vous savez que la garnison a promis d’immoler le premier qui proposerait de se rendre.
Une partie du peuple va se porter aux frontières ; une autre va creuser des retranchements, et la troisième, avec des piques, défendra l’intérieur de nos villes.
Paris va seconder ces grands efforts. Les commissaires de la Commune vont proclamer, d’une manière solennelle, l’invitation aux citoyens de s’armer et de marcher pour la défense de la patrie.
C’est en ce moment, messieurs, que vous pouvez déclarer que la capitale a bien mérité de la France entière ; c’est en ce moment que l’Assemblée nationale