Texte sur l'identité
La définition même du concept d'identité est considérée par certains auteurs comme insaisissable, « puisque toute définition est une identité, l'identité elle-même ne saurait être définie » (Gottlob Frege, 1894), cf. Encyclopédie Universalis, identité.
A défaut de pouvoir définir avec précision le concept d'identité, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il présente un certain nombre de limites floues avec les notions voisines de personnalité, de nature, de culture et de réalité, voire d'âme, nous tenterons dans un premier temps d'en dresser quelques contours.
Certes, l'identité est un système de représentation, mais dans ce cadre elle nous paraît avant tout une marge de ressemblance (l'identique, le même, le proche) et une marque de différence (le singulier, l'unique, le seul), c'est-à-dire un signe de proximité et un signe de distance, ou encore le témoignage d'une appartenance positive ou négative. Y interviennent principalement des mécanismes d'inclusion et d'exclusion.
Ainsi les outils de déclaration d'identité apparaissent comme des instruments d'élaboration de distance et de proximité. Se déclarer « homme » est s'exclure de toute autre catégorie sexuelle et s'inclure dans un « groupe » avec lequel, par au moins un caractère, le déclarant se doit de se sentir en affinité. Se déclarer « Parisien » est donner de soi une « identité » appropriable par ceux qui pensent savoir ce qu'est un Parisien et qui, sur cette base, non seulement valideront cette information en cherchant à voir si cette personne paraît parisienne, mais encore enrichiront leur capital cognitif sur ceux qui se disent parisiens.
Communication d'identité et stratégie
La carte d'identité et la fiche d'identité, pour ne retenir que ces outils usuels d'identification, ont pour fonction essentielle de caractériser la personne, c'est-à-dire d'aider à la classer selon un certain nombre de traits ou d'états (qui peuvent d'ailleurs changer, du moins