The photoplay, hugo münsterberg
Il est naturel de penser que l'expérience filmique dont nous parle Münsterberg a aujourd'hui bien évolué. Le cinéma s'est en effet développé, les films ont certes changé, mais l'expérience que nous vivons actuellement dans les salles de cinéma est-elle si différente de celle vécue en 1910 ? La réflexion de Münsterberg sur le cinéma en est-elle pour autant dépassée ? Si on y regarde de plus près, on se rend compte qu'elle est moins désuette que ce que l'on pourrait croire. Nous allons donc voir en quoi les théories de Münsterberg sur le cinéma font encore sens quant au cinéma actuel, en nous appuyant sur différents genres cinématographiques de grand spectacle: les films d'horreur et les thrillers, les films politiques et sociaux, et enfin les films de grand divertissement.
1/ Horreur, Thriller, films sociaux
Le film d'horreur, l'épouvante ou le thriller sont des genres qui utilisent des moyens bien entendus, pour mettre en place le système d'émotions et la narration. Parmi ces moyens, on retrouve très régulièrement celui qui consiste à placer la diégèse dans un contexte domestique, ou scolaire par exemple, des lieux fréquentés par tous quotidiennement. Plus un film fait référence à des choses de notre quotidien, plus il nous attire et plus le "système" fonctionne. "ça pourrait nous arriver", donc cela attire notre attention et nous effraie.
Cependant, Münsterberg évoque le cinéma comme un art ayant la particularité et la capacité de s'extraire du monde réel, à fonctionner de façon autonome, hors de tout contexte. En vue de ce système si courant dans ces films, on pourrait donc se dire que ce genre n'est pas "déconnectable" de la réalité. Au contraire, parfois, ces films utilisent des