Theatre de chatelet
Seine, qui jadis était dominée par la forteresse du Grand Châtelet, prison et tribunal sous
l'Ancien Régime détruit en 1808. De cet endroit austère le théâtre conserve, évidemment,
seulement le nom : plus précisément c'est avec le nom de Théâtre impérial du Châtelet que la
salle est inaugurée le 19 août 1862 avec le spectacle Rothomago, féerie de MM. d'Ennery,
Clairville et Monnier. Ce projet est né sous l'impulsion du Baron Haussmann qui, dans la
même période, a fait construire, juste en face, le Théâtre de la Ville. Le projet fut confié au
architecte Gabriel Davioud1, qui dessina ce qui pour plusieurs années sera la plus grande salle
de Paris, avec 2500 places et une scène de 24 x 35 mètres 2. En plus ses parquets, ses sièges à cadre en bois et une coupole en verre lui donnent des qualités acoustiques remarquables :
initialement construit pour la prose, c'est sans doute aussi pour ces qualités particulières que
bientôt le théâtre commence à accueillir de plus en plus la musique.
Mais du début le théâtre ne se spécialise pas dans un genre, au nom de l'éclectisme et de la
recherche qui permettra sa renommée principale. Sa machinerie et ses affects spéciaux sont
déjà, au début du siècle dernier, très connus : rappelez-vous juste que en 1906 Méliès, un des
premiers grands directeurs illusionnistes du cinéma, tourne dans ce théâtre deux scènes pour
le film Les Quatre Cents Coups du Diable avec des effets spéciaux (alors, évidement)
impressionnants. Cet épisode marque aussi l'instauration d'une relation privilégiée du Châtelet
avec le monde du cinéma, qui le verra dans les années suivantes devenir location des
productions cinématographiques3 et lieu d'accueil de la cérémonie du célèbre Prix César.
Mais respectons l'ordre chronologique des événements et, après la petit parenthèse cinéphile,
il faut souligner que, à