Theatre
« La Nuit de mai » est le premier d’une série de quatre poèmes composés par l’écrivain romantique Alfred de Musset. Il le compose en 1835, suite à sa rupture avec George Sand. Dans les trente-trois premiers vers de ce poème, il fait dialoguer la Muse, qui s’exprime en alexandrins, avec le Poète, qui prononce des octosyllabes. La Muse enjoint le Poète, désespéré et solitaire, à se saisir de son luth et à se tourner vers la création poétique. Nous analyserons d’abord la figure du poète bouleversé, avant de voir comment se fait entendre un appel salvateur à l’écriture.
I- La souffrance du poète
A. La solitude
1. La trahison des sens qui renforce la solitude.
— la vue dans les vers 7 à 13 : « J’ai cru qu’une forme voilée / [...] Elle s’efface et disparaît» ;
— l’ouïe dans les vers 24-33 : « Ne frappe-t-on pas à ma porte ? / [...] Qui vient? qui m’appelle ? — Personne.
2. La souffrance engendrée par la solitude.
— souffrance physique ( tout mon corps frissonne »? v. 30);
— souffrance morale (analyse des exclamatives déploratives: « Ô solitude!
Ô pauvreté », v. 33).
B. Une parole inquiète
Instabilité et fragilité de la parole du poète:
— emploi d’un mètre relativement bref (l’octosyllabe)
— accumulation de phrases courtes voire nominales (Qui vient? Qui m’appelle ? — Personne. », v. 31);
— ponctuation expressive abondante qui transforme la parole en un cri
(« Pourquoi mon cœur bat-il si vite ? », v. 24).
II - L’appel à la création
A. La Muse, nouvelle amante
1. Une rencontre amoureuse. La Muse propose au Poète de prendre la place laissée vide à ses côtés (champ lexical de l’amour : « baiser », v. 1 et 6, répété deux fois et placé à la rime; « bien-aimée », v. 18, « amour », v. 22, « deux jeunes époux », v. 23).
2. la sensualité. Sensualité de la description de la nature qui fait appel à tous les sens
— vue ( buissons verts », v. 5, « le frelon nacré », v. 17)
— odorat (« La fleur de l’églantier », v. 2, « voile odorant », v. 15, «