Therese raquin
Le passage montre Thérèse et Laurent encore caractérisés par leur côté bestial, mais connaissant la naissance d’une humanité par la conscience, et la chute — le suicide — qui leur apporte un soulagement neutralise les symboles du roman réunis au dénouement.
Thérèse et Laurent conservent leurs caractéristiques de " brutes humaines " et sont comparés dans ce passage, à des animaux traqués. Ce n’est pas la réflexion mais la " sensation " qui les prévient qu’ils sont chacun la proie de l’autre, et de " l'approche d'un danger ". A ce moment du texte, les protagonistes n’éprouvent pas encore de sentiments, mot qui se rapporte à l’esprit, mais encore des sensations, mot qui se rapporte au corps. " Dominés par leurs organismes ", ce n’est pas la faculté de penser mais l’" instinct " animal qui leur " fait tourner la tête ".
De même, c’est leur corps qui se manifeste lorsqu’ils comprennent le dessein de l’autre, et ils gardent une certaine passivité, comme le montre la phrase dans laquelle c’est le corps qui réagit et où les " héros " sont de simples compléments d’objets directs : " Une crise [...] les brisa, les jeta dans les bras l'un de l'autre. " Ils sont également comparés à des bêtes car ils adoptent une posture animale de défense et d’attaque ; plus haut, le narrateur a précisé que Thérèse " s'était accroupie " ; plus loin, elle est " pliée ", tandis que Laurent, plus viril, debout, la domine. On dirait bien que le taureau de Jeufosse se retrouve face à