Théoerie quantitative de la monnaie
JEAN-BAPTISTE SAY ET LA THÉORIE QUANTITATIVE DE
LA MONNAIE
Alain BÉRAUD
THÉMA
Université de Cergy-Pontoise
La théorie monétaire de Say découle de sa théorie de la valeur. Ricardo et son école pensaient que les coûts de production des métaux précieux expliquent la valeur des lingots. Say soutient, contre eux, que l’offre et la demande déterminent aussi bien le prix de l’or et de l’argent que la valeur des monnaies. Il va progressivement approfondir cette idée pour construire une analyse qui est plus proche que celle de Ricardo des interprétations que l’on donne aujourd’hui de la théorie quantitative de la monnaie.
L’inspiration première de Say se trouve dans La Richesse des Nations. Il emprunte à Smith sa définition de la monnaie ; il s’appuie pour comprendre le fonctionnement du système bancaire sur la doctrine des effets réels. Cependant, dès la première édition du Traité, il s’oppose à Smith sur la question de l’étalon et il rejette l’idée que les autorités puissent intervenir dans la formation du taux d’intérêt1. Progressivement, il élabore ses propres thèses et s’écarte de l’orthodoxie smithienne.
L’influence qu’exerça Ricardo sur Say est ambiguë. Souvent, elle est, si l’on peut dire, négative : la lecture de l’oeuvre de Ricardo incite Say à reformuler ses idées pour mieux s’opposer à lui. Mais, il existe aussi des cas où il reprend simplement à son compte des propositions ricardiennes. L’exemple le plus typique est celui du rapport entre le prix des métaux précieux et celui des monnaies métalliques. Abandonnant la formulation maladroite des premières versions du Traité, Say s’appuie sur le texte des Principes pour expliquer le rapport de