Théorie des parties prenantes
Jean-Pascal Gond1, Samuel Mercier2
INTRODUCTION L’objectif de cette contribution est de clarifier la littérature portant sur la théorie des parties prenantes ou Stakeholder Theory (SHT désormais) qui foisonne depuis la publication de l’ouvrage fondateur de Freeman en 1984. Cette approche propose une analyse des relations nouées entre l’entreprise et son environnement entendu au sens large. La SHT est devenue l’une des références théoriques dominantes dans l’abondante littérature portant sur l’éthique organisationnelle et la responsabilité sociale de l’entreprise3. Elle est également mobilisée, de façon croissante en gestion des ressources humaines, notamment pour appréhender sa contribution à la performance organisationnelle (voir Winstanley et Woodall, 2000 ; Greenwood, 2002). L’évaluation des performances sociales des entreprises se fonde, de façon croissante, sur une approche Stakeholder (SH à présent). L’engouement contemporain pour la notion de SH a pour contrepartie une certaine confusion conceptuelle, liée à la multiplicité des niveaux d’analyse et aux différents sens qui lui sont accordés. La SHT fait, en effet, l’objet d’interprétations concurrentes, étant conçue tantôt dans un sens managérial relativement étroit, comme un outil d’analyse de l’environnement organisationnel ou une théorie descriptive du fonctionnement de l’entreprise, et tantôt dans une perspective élargie, comme une véritable théorie de la firme, alternative aux approches économiques, et visant à reformuler les objectifs organisationnels pour y intégrer une dimension éthique. On peut constater aujourd’hui que si le concept s’est
Jean-Pascal Gond, ATER, LIRHE et IAE, Université Toulouse I. Courriel: jean-pascal.gond@univtlse1.fr 2 Samuel Mercier, Professeur en Sciences de Gestion, Université de Bretagne Sud. Courriel: samuel.mercier6@wanadoo.fr 3 Le concept de SH trouve également un écho favorable en politique