Théorie monétariste
La célèbre « loi des débouchés » de Jean Baptiste Say stipule l’impossibilité des crises de production dans la mesure où tout produit sert de débouché à un autre produit. Cette analyse part du postulat que la monnaie n’est qu’un intermédiaire des échanges, elle n’exerce d’influence que sur le niveau des prix et non sur les prix relatifs. Une telle conception neutraliste de la monnaie a longtemps imprégné l’ensemble d’un courant monétariste dit traditionnel. Cependant l’établissement, dans le cadre de la reconstruction d’après-guerre, des grandes structures de mesures comptables de l’économie conduisant à l’amélioration des données disponibles témoigne que l’abondance monétaire se révèle fonction croissante de l’activité économique, au moins sur le court terme. Ainsi les données empiriques supportent les théories keynésiennes, dont l’influence est grandissante à l’époque, et qui stipulent la possibilité d’une relance de l’activité par une augmentation de la masse monétaire. En réaction à ces théories keynésiennes va se développer un courant monétariste, composé essentiellement d’économistes libéraux, avec une visée explicative des phénomènes de crises de l’activité économique. Milton Friedman s’attaque notamment à la crise du marché de l’emploi au travers son concept de chômage naturel. La problématique réside essentiellement dans l’hétérogénéité du mouvement monétariste qui est composé d’une multitude de courants minoritaires et qui aboutissent parfois à des conclusions fortement différentes du modèle majoritaire de Friedman. L’école autrichienne a souvent été assimilée à l’école néo-classique affirmant la neutralité de la monnaie, or ses deux représentants les plus célèbres Von Mises et Von Hayek ont toujours défendu des théories hétérodoxes en terme de monnaie – il est intéressant de souligner de nouveau le caractère original du raisonnement hayekien, et plus généralement de l’école de Vienne,