Théorie économique
Des travaux plus récents, comme ceux coordonnés pas Philippe Batifoulier dans le cadre de l'ouvrage "Théorie des Conventions" (Economica, 2001) ou ceux réalisés dans le cadre du colloque de la Défense en 2003, ont bien montré que cette approche se distingue des autres approches qui, en économie, utilise le concept de convention en ce qu'elle est une approche interprétative des conventions.
Son programme consiste en une reprise du projet radical de John Maynard Keynes qui vise à tirer toutes les conséquences pour l’analyse économique d’une prise en compte réaliste de l’incertitude, pendant d’une hypothèse de rationalité limitée. Au premier rang de ces conséquences figure la nécessité d’un traitement endogène des modalités de gestion de cette incertitude, soit des représentations pratiques supposées partagées (en quoi consistent les conventions). Ces représentations renvoient aux attentes que forment les agents quant au déroulement de leurs coordinations, soit à l’idée qu’ils se font du fonctionnement des groupes au sein desquels ils agissent.
Dans le sillon d’Albert O. Hirschman, l’économie des conventions développe une approche pluridisciplinaire de ces représentations attentive à leur dimension normative (elle entretient ainsi un dialogue étroit avec la sociologie). Celle-ci contient une dynamique intrinsèque en vertu de la pluralité des conceptions du bien conçues par les agents, et des critiques et justifications auxquelles elles donnent lieu.
Cette pluralité des conceptions du bien, des plus légitimes et justifiables (étudiées par Luc Boltanski et Laurent Thévenot), préparées à la plus grande mise en commun aux plus locales et moins transposables est