Thérèse raquin - commentaire composé - chapitre 25
Le Second Empire, « cette étrange époque de folie et de honte » comme l'appelait Emile Zola. C'est pendant cette période qu'il situe l'histoire de Thérèse Raquin, un de ses premiers romans naturaliste, achevé en 1867. Dans le chapitre onze, Laurent noye Camille dans la Seine pour pouvoir vivre avec Thérèse, mais depuis, la victime hante l'assassin, et au chapitre vingt-cinq, dans le passage que nous allons étudier, ce dernier ne parvient pas à peindre autre chose que le visage de Camille. Comment l'auteur nous montre-t-il que Laurent est profondément marqué par le meurtre de Camille ? Nous nous attacherons d'abord à démontrer l'omniprésence du fantôme de Camille, puis nous analyserons le combat mené par Laurent.
L'omniprésence de Camille est un élément clé de cet extrait. Laurent est en effet submergé par le fantôme du défunt, et la forte présence de ce dernier dans le texte de ce dernier contribue à la panique du peintre. Camille est nommé par les expressions « sa victime », « le noyé », et son prénom. Ces expressions sont utilisées alternativement et plusieurs fois dans le récit, ce qui renforce sa présence dans les phrases. Le fait de nommer régulièrement le noyé par son prénom place le personnage dans le monde vivant. De plus, le visage de Camille apparaît sur chaque image dessinée par Laurent : «portrait frappant de sa victime », « dessiner une tête sans dessiner celle du noyé », « tête de Camille » …, ce qui donne l'impression d'un regard lourd qui pèse sur Laurent.
Camille est l'objet d'une démultiplication. Il apparaît sous plusieurs formes différentes, il change notamment de sexe, d'âge,(« prenaient tous les sexes et tous les âges »), de rôle (« il était tour à tour ange, vierge, guerrier, enfant et bandit ») et même d'espèce (« les chiens et les chats ressemblaient vaguement à Camille »).Ces formes totalement différentes et opposées font de Camille un personnage protéiforme qui envahi Laurent. Par ailleurs, Camille est assimilé à