Thérèse raquin
Laurent. Elle le « [regarde] avec une fixité ardente », elle éprouve une admiration pour Laurent, car elle « elle n’avait jamais vu un homme » (p.50) puisqu’elle ne considère pas
Camille comme un homme mais comme un malade incapable contrairement à Laurent par le physique et le tempérament duquel elle est attirée dès le premier regard. Mais elle n’éprouve pas d’amour, seulement de la curiosité, et un commencement de désir, transcrit de manière clinique par « de petits frissons », c’est-à-dire une manifestation physique.
Par ailleurs, elle est impressionnée par l’animalité de
Laurent: il a de « grosses mains » (p50), des « doigts carrés » (p50), « un cou de taureau »; il peut « assommer un bœuf » (p50), il possède « des muscles ronds et développés, tout un corps d’une chair épaisse et ferme. »(p50) par sa santé ; « grand, fort, le visage frais » (p50), « ses joues pleines, ses lèvres rouges, sa face régulière »(p50).Le personnage est donc d’abord perçu par son corps et uniquement son corps. Cette force, cette santé et cette apparence animale s’expliquent par son tempérament sanguin qu’elle découvre elle même dans « sa beauté sanguine » (p50). Cette nature sanguine perturbe le tempérament de Thérèse et provoque une crise nerveuse parce que: « la nature sanguine de ce garçon […], troublaient la jeune fille et la jetaient dans une sorte d’angoisse nerveuse » (p.54) .
Elle est totalement dominée par des sensations et des émotions. Quand elle le regarde, elle souffre, son tempérament nerveux boue en elle.
Le regard que Thérèse dépose sur Laurent s’oppose à celui de
Laurent qui ne la regarde même pas, il« ne s’occupait pas d’elle »