Tirer pas sur l oiseau moqueur
Le livre est porté par la voix de Scout, huit ans et demi à la fin mais cinq au début, fille d’Atticus Finch, son père, et soeur de Jem son aîné de quatre ans.
Ils vivent tous les trois dans un village d’Alabama, Maycomb, pas encore tout à fait remis de la Grande Dépression, vaquant à leurs jeux d’enfants intelligents et à l’imagination débordante. Viendra se joindre à eux lors des vacances d’été un petit Dill espiègle et culotté (dans lequel on retrouve le personnage de Truman Capote avec qui Harper Lee a grandi). Ils coulent des jours heureux malgré l’absence de la mère décédée quand Scout avait deux ans. Leur père a pris à son service, Calpurnia, une gouvernante cuisinière noire qui essaie de canaliser la "sauvagerie" de Scout. Atticus est un avocat intègre, placide et même trop intègre dans ce monde qui se délite, se déchire lorsqu’il va être commis d’office pour défendre un noir innocent d’avoir violé une blanche, Mayella Ewell issue d’un milieu où la misère ordinaire de l’inceste est légion. Le passage consacré au procès est un de mes préférés car il cristallise toutes les haines viscérales de la population de Maycomb, les mesquineries et le refus de voir l’innocence de Tom, le "nèg’e" accusé. Mais ces enfants innocents ont été élevés dans une telle idée de la justice qu’ils perdront bien vite cette innocence face à la folie des hommes. Car comme