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A. La presse
Le rôle central joué par la presse et l'édition dans l'affaire Dreyfus, est illustré par le symbole de l'engagement journalistique qu'est J'accuse d 'Émile Zola. L'affaire Dreyfus est en effet le premier événement sur-médiatisé en France. Des milliers de publications ont littéralement « fait » l'opinion. Cette presse libre se développe, grâce aux acquis de la République au travers, notamment, de la loi de 1881 sur la presse. Elle profite aussi des progrès technologiques de la seconde moitié du XIXème siècle. Enfin, elle pèse très directement sur le déroulement de l'affaire Dreyfus au travers de campagnes parfois violentes et d'articles souvent très critiques. Ces nombreuses campagnes de presse vont peu à peu amener à la division d’une nation en deux : dreyfusards et anti-dreyfusards.
Par ailleurs, on peut constater que l'immense majorité des titres de presse, entre les années 1894 et 1906, c'est-à-dire tout au long de l'Affaire, est anti-dreyfusarde. Dans l'édition, c'est tout le contraire, car à l'inverse de la presse, les éditeurs sont très favorables à la cause dreyfusarde.
L'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 affirmait :« tout citoyen peut parler, écrire, imprimer librement. »Mais hormis la période 1789 à 1792, la presse n'a jamais été libre en France. Aussi, l'un des engagements les plus importants de l’IIIème République réside dans la liberté de la presse, en rupture avec les empires et les restaurations monarchiques. Elle fait voter la loi sur la liberté de la presse le 29 juillet 1881, dont l'article Ier affirme : « l'imprimerie et la librairie sont libres. »
Caricature antisémite
Contre l'obligation de désigner un directeur de la publication et celle de déposer des exemplaires à l'office du dépôt légal, quiconque peut créer un titre ou publier un livre sans accord préalable de l'État ou de ses services. Hormis la diffamation publique, assez