Tocqueville
- Dans la première partie de De la démocratie en Amérique, Tocqueville considère l’opinion publique plus comme un moyen de coercition du peuple par le peuple que comme un garant de la rationalité et de la liberté.
- Dans la seconde partie, le questionnement se déplace vers la protection des individus de l’Etat démocratique despotique.
Par conséquent, dans la perspective libérale, c’est l’individu que Tocqueville cherche à protéger, à la fois contre la masse des autres citoyens et contre les dérives de l’Etat paternaliste.
La démocratie et la source du pouvoir :
La démocratie américaine, nous dit Tocqueville, est fondée sur l’absoluité de la souveraineté populaire. Celle-ci est la source du pouvoir législatif, qui s’exerce par le biais de représentants élus et renouvelés fréquemment. Deux idées-forces sont au cœur de la démocratie : l’égalité et la liberté. En démocratie, la recherche de l’égalité prime sur celle de la liberté. Cette dialectique des principes démocratiques fonde la possibilité d’une auto-destruction du système démocratique tout entier.
Les dérives de la démocratie :
C’est ce risque potentiel, inhérent à toute démocratie, qui explique l’ambivalence des jugements, à la fois enthousiastes et critiques, de Tocqueville. Il diagnostique les maux de la démocratie et tente d’entrevoir, à l’intérieur même du système existant, les remèdes qui peuvent les endiguer. La guérison de ces maux ne s’effectue pas depuis l’extérieur, mais par les tendances déjà présentes dans la démocratie. Tocqueville observe que les trois principales menaces pesant sur le régime américain sont : la tyrannie de la majorité, l’individualisme et le despotisme étatique.
La tyrannie de la majorité :
Paradoxalement, la tyrannie de la majorité naît de l’espace public. L’opinion publique, résultat des discussions libres entre citoyens